Il la rejoignit et sembla réfléchir un instant aux possibilités qui s’offraient à eux. Une promenade ? Un verre ? Un dîner ? Peut-être pas non... Il était encore un peu tôt pour songer à ce genre de tête-à-tête. Même si elle avait déjà fait pire.

- Ne restons pas dehors, c'est frais ce soir. Viens je t'invite...

Voilà qui demeurait bien vague, mais vu le vent qui soufflait, elle ne dirait pas non à un abri. Puisqu’il se remettait à marcher, Yuna le rattrapa et suivit ses pas sans faire de remarque. Quel suspens... Ils s’aventurèrent dans un quartier qu’elle ne connaissait pas, longèrent plusieurs immeubles, et le fou-rire du cinéma ne tarda pas à la reprendre...

- J’espère que tu comptes pas m’emmener dans une cave pour me découper en morceaux !

Oui, la jeune femme débordait d’imagination. Sauf que subitement, son camarade ouvrit un portail puis lui fit signe de le précéder.

- C’est au 2e étage, à droite.

Amusée, elle croisa les bras et passa devant lui, déterminée et sans peur. Elle s’avança vers la porte et commença à monter les escaliers, sentant presque son regard posé sur le tissu qui la couvrait... C’est pourquoi elle lança avec nonchalance :

- Vous avez inventé la galanterie pour pouvoir nous mater sans qu’on le remarque...

Un petit sourire aux lèvres, elle suivit ses indications et s’arrêta devant son appartement, s’adossant au mur d’à-côté, les bras toujours sous sa poitrine. Il faisait moins froid, même dans ce couloir, et c’était agréable de se dire qu’il avait -avec un peu de chance- du chauffage chez lui. La demoiselle posa son regard sur lui et attendit sagement qu’il déverrouille l’entrée.

- Tes parents sont pas là au moins ?

Déjà qu’il l’invitait dans son cocon, elle osait espérer que ce n’était pas un piège pour la confronter à l’inspection familiale...

Il c'était contenté de lui faire un sourire en coin lorsqu'elle questionna sur ce qu'il allait faire d'elle. Non il ne la découperait pas mais il n'en désirait pas moins la déguster... Son appétit devenait de plus en plus grand à mesure que la soirée avançait.

- Vous avez inventé la galanterie pour pouvoir nous mater sans qu’on le remarque...
- Je ne suis pas de ceux qui ont inventé mais tu as raison ... être aimable d'abord et profiter ensuite...

Pourquoi mentir... il avait eu les yeux sur ses courbes tout le long des marches, ne fallait-il pas profiter du paysage lorsque nous voyageons ? Ils arrivèrent à la porte où elle s'y appuya tandis qu'il prenait ses clés pour ouvrir.

- Tes parents sont pas là au moins ?
- Mes parents ? Que ferait-il chez moi ...

Le message venait d'être clair, il était le seul résident des lieux. Ses parents habitait en banlieu et lui offrait ce loft pour la poursuite de ses études, évitant ainsi beaucoup de déplacement inutile. Il ouvrit la porte, prenant la main de Yuna pour la guider à sa suite dans les lieux. Un souffle d'air chaud caressa le visage de l'étudiant en entrant, il détestait avoir froid et s'assurait d'être confortable en tout temps, quel que soit la tenue.

Ils se dirigea dans la partie salon de l'appartement, offrant à son invitée de prendre place sur le sofa. L'endroit était une immense aire ouverte mais dont les meubles en faisait des divisions précises. Cuisine, salon, coin détente et chambre, tout était en ordre et l'ambiance apaisante. Par les grandes vitrines, une vue sur le quartier, tout ce qu'il y a de banal mais dur de faire mieux au coeur d'une ville. La vue sur la plage serait pour plus tard...

Alors qu'elle prenait place sur le sofa, il passa derrière elle, effleurant sa nuque du bout des doigts puis se pencha pour déposer un baiser dans son cou avant de poursuivre son chemin vers la cuisine.

- Tu veux boire quelques choses ?

- Mes parents ? Que feraient-ils chez moi ?...

Puisqu’ils étaient assurés d’être seuls, la jeune femme se détendit et se laissa guider à l’intérieur de l’appartement. Il l’entraîna à sa suite en tenant sa main, ce qui l’amusa un peu. Elle remarqua aussitôt la chaleur du lieu, qui contrastait avec le couloir, et admira ensuite le mobilier class et classique. Le tout était particulièrement lumineux, offrant à son œil de dessinatrice une perspective intéressante.

Il l’invita à s’installer sur le sofa, ce qu’elle fit après avoir retiré ses chaussures. Hors de question de salir ou abimer quoique ce soit. Elle posa son sac par terre, releva ses pieds sous elle, à présent presque à genoux sur le canapé, et observa ce qu’il lui avait échappé de l’appartement puisqu’elle avait perdu de vue son camarade de classe. Jusqu’à ce que ses doigts ne caressent sa nuque. Un frisson la parcourut et ses paupières se fermèrent lorsqu’il déposa un baiser au-dessus de sa clavicule. Elle le sentit reprendre ses distances, et tenta de faire comme si de rien n’était.

- Tu veux boire quelque chose ?
- Mh, un verre d’eau fraîche, s’il te plait.

Inutile de demander une boisson alcoolisée, elle avait mis un trait dessus depuis plusieurs semaines. Kimura-san devenait-elle sage ? Si c’était vraiment le cas, elle ne serait certainement pas aussi décontractée, assise dans le sofa d’un quasi inconnu, après une séance de cinéma écourtée pour une raison que l’on taira... Alors oui, elle avait envie de se lâcher ce soir, et non, elle ne le ferait pas. Est-ce que Zuma comprendrait ? Sûrement pas sans explication, mais tant pis. Comme elle se le répétait avec conviction depuis le début de la soirée : c’était trop tôt.

Lorsqu’il revint avec leurs verres, la demoiselle retira sa chemise avant d’attraper le sien, et puisque son hôte s’installait à sa droite, elle se tourna vers lui pour trinquer :

- A notre rencontre ! En espérant qu’il y en aura d’autres...

Ça lui était venu comme ça. Bien sûr, elle aurait envie de le revoir après cette soirée, sauf s’il devenait vraiment le contraire de ce qu’il avait montré de lui jusque là... Mais pourquoi le lui dire ? Sans doute pour qu’il en ait conscience, quoiqu’il se passe ensuite. Ou pour être plus précis, quoiqu’elle fasse, surtout si elle en venait à devoir le repousser.

- A notre rencontre ! En espérant qu’il y en aura d’autres...
- A notre rencontre ! Il y en aura d'autres...

Après un début de soirée aussi agréable, il serait dingue de ne pas vouloir la revoir et l'intention y était déjà ne serait-ce que pour les cours de danse privé dont ils avaient parlé. Voilà longtemps qu'il n'avait pas eu de sortie aussi appréciable et il espérait bien que ce ne soit pas la dernière. En temps normal il n'aurait pas été aussi provocateur mais elle avait débuté le jeu, autant la rejoindre et s'amuser même si il ne savait pas jusqu'où cela irait.

Zuma se tourna vers Yuna, appuyant son bras sur le sommet du dossier, étendu vers elle pour passer la main sous sa crinière ondulé et effleurer sa nuque du bout des doigts. Sa camarade de classe dégageait une douce chaleur ma foi plutôt invitante. Il en resta à ce seul contact, constant et délicat, croisant son regard à quelques reprises.

- Parle moi de toi... J'aimerai mieux te connaître.

Il se serait bien flanqué une claque dans le front suite à une telle question mais avec un verre d'eau c'eut été le gâchis assuré et il aurait été forcé de retirer sa chemise. C'est ce qu'il avait trouvé de mieux pour engager la conversation, bien qu'il avait une envie certaine de poursuivre les caresses débuté au cinéma, il ne voulait pas donner cette image de lui car il n'est pas ainsi. Du mec qui courtise et met dans son lit pour le simple fait de le faire. Non il avait du respect pour les femmes, ce sont des êtres à part entière et non des objets que l'on manipule à notre gré. Pour dire vrai, à mesure qu'il l'a regardait, il se disait que quelque chose de plus stable lui conviendrait beaucoup mieux, avec elle.

Après tout... sa question n'était peut-être pas si bête... soit elle répondait soit elle évitait et profitait qu'il poursuivre le jeu de la provocation pour reprendre la partie et détourner le sujet. Désirer, toucher, sans obtenir la totalité de l'autre, testant la résistance de l'autre au feu.

- A notre rencontre ! Il y en aura d'autres...

Souriante, la jeune femme fit tinter son verre sur celui de son camarade, et but une gorgée d’eau. Elle le reposa ensuite sur la table basse lui faisant face, avant de se réinstaller confortablement contre le dossier. Puis, la main de Kazuma se fraya un passage dans ses cheveux pour effleurer sa nuque. Elle ferma les yeux une seconde, frissonnant légèrement... Il continuait à jouer, c’était très tentant. Mais non, elle ne devait pas...

- Parle-moi de toi... J'aimerais mieux te connaître.

Se tournant vers lui, elle pouffa de rire et remonta ses genoux contre elle par un réflexe étrange. Ou pour dissimuler un peu mieux son ventre. Parler d’elle... Difficile de ne pas entrer dans le mélodrame. Essayons quelque chose...

- En plus d’être très douée en danse... Il parait que je me débrouille plutôt bien en dessin. Tu vois, rien d’extraordinaire.

Elle joua de ses doigts sur ses chevilles, et reposa ses yeux sur lui. Partagée entre l’envie qu’il poursuive, se rapproche, l’embrasse... Et la sagesse de passer une soirée sage et chaste. Mais à faire quoi ? Visiblement, la conversation n’était pas son fort. Inclinant sa tête en arrière, elle incita sa main à accentuer ses caresses, et tourna son visage vers le sien pour le fixer. Ses yeux semblèrent chercher quelque chose dans ses prunelles, et elle se contenta de murmurer :

- Alors... Qu’est-ce qu’on fait ?

Bravo, Kimura-san.

- En plus d’être très douée en danse... Il parait que je me débrouille plutôt bien en dessin. Tu vois, rien d’extraordinaire.

- C'est obligatoire d'avoir une vie extraordinaire ? Tu pratiques deux des plus beaux arts, c'est déjà très bien. Il faudra que tu me montres tes croquis.

Il n'aimait pas la voir ainsi recroquevillé sur elle-même, une impression de détresse, qu'un souci la tracasse. Il espérait ne pas être la cause de ce tourment, mais plutôt être en mesure de l'aider. Il regardait ses yeux tournés vers lui, elle incitait ses doigts à poursuivre les caresses, ce qu'il fit doucement en glissant les doigts de haut en bas le long de sa nuque pour jouer à la base de ses cheveux.

- Alors... Qu’est-ce qu’on fait ?

La question... Il l'avait amené chez lui pour prolonger la soirée, ne sachant même pas lui-même comment cela allait se poursuivre. Il avait certes envie d'elle après ce petit jeu de provocation dans le cinéma mais elle semblait réticente, hésitante et il ne voulait pas la forcer ou regretter ce moment. Déjà il n'est pas du genre à prendre tout ce qui passe pour le simple plaisir de le faire... Sauf que elle c'était différent, elle lui plaisait et espérait même plus de cette soirée. Là était le dilemme, il l'a reverrait en classe et en danse, il ne pourrait endurer de faire un froid avec elle.

Sans mot dire, il s'approcha d'elle un peu plus, faisant glisser sa main vers son épaule et posant l'autre sur sa hanche pour la faire tourner sur elle-même sur le canapé afin qu'elle soit dos à lui. Il se rapproche et passe les jambes de chaque côté de son corps dont elle avait toujours les jambes replié contre elle. Il débuta un massage de ses épaules et sa nuque après avoir abaisser sur ses bras les bretelles de sa robe. Il continua vers le haut du dos, sa peau était douce, invitante, il poursuivit jusqu'à ses reins en perdant le contact avec son corps mais le tissus de la robe était mince. Suffisamment pour qu'il sente la chaleur de son corps au bout des doigts. Il se rapprocha un peu plus et déposa un baiser au creux de son cou, se retenant d'y enfoncer les dents lorsqu'une bouffée de son parfum lui vint.

Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’il ne bouge, et elle se demanda un instant s’il avait entendu ce qu’elle avait dit. Mais de toute évidence, c’était bien le cas. Il la fit pivoter sur le canapé pour l’avoir dos à lui. Il commença alors à masser ses épaules, et la chaleur de ses mains détendit immédiatement les muscles de sa camarade de classe. Son attention poursuivit sa course de plus en plus bas, ce qui incita Yuna à poser ses mains sur les cuisses de Zuma avant d’étendre ses jambes. Elle avait les yeux clos et ne maîtrisait pas vraiment ses gestes, se contentant de caresser ses genoux distraitement et en chassant toute pensée de son esprit. Des lèvres douces et chaudes se posèrent dans le creux de son cou, et la jeune femme pencha sa tête en arrière pour la poser contre son épaule gauche.

Qu’est-ce qu’ils faisaient au juste ? C’était insensé. Sa robe ne tenait déjà plus qu’à un fil, ses bretelles étant descendues sur ses bras. Son corps quasiment contre celui de son hôte, il n’avait qu’un geste à faire pour la déshabiller et la forcer à... Non. Elle savait qu’elle n’avait qu’à lui dire d’arrêter pour qu’il le fasse, elle en était certaine. Mais le voulait-elle ? Difficile de trancher alors que ses doigts parcouraient encore ses reins.

Elle lâcha un petit soupir d’agacement. Elle ne pouvait pas faire ça. Mordillant sa lèvre inférieure, son attention se reporta sur lui, un peu trop proche de ses lèvres.

- On devrait commander un truc à manger, à moins que tu aies quelque chose... Sinon mon estomac va faire la conversation.

La demoiselle esquissa un petit sourire, espérant qu’il ne lui tienne pas rigueur pour cette interruption soudaine.

Elle se collait contre lui à mesure qu'il prenait soin de son dos, posant la tête sur son épaule, indice des bienfaits de ses mains sur sa compagne de classe. Elle eut un soupir et il comprit bien que ce n'en était pas un de satisfaction. Il arrêta ses gestes, gardant les mains au creux de son dos alors qu'elle tourna la tête, ses lèvres si près, son souffle caressant les siennes.

- On devrait commander un truc à manger, à moins que tu aies quelque chose... Sinon mon estomac va faire la conversation.

Devait-il s'approcher, ne pas bouger ou reculer... Tentation violente qui se bousculait avec la raison. Il choisit de ne pas broncher, ses lèvres frôlant délicieusement les siennes alors qu'il répondit à sa question.

- J'ai mis des Makis au frais en revenant du lycée, il y en a assez pour nous deux.

Il n'avait pas le goût de se lever tout de suite, appréciant son odeur, cette dangereuse proximité, laissant ses mains glisser sur son ventre pour être plus à l'aise tandis qu'il l'a regarde dans les yeux. Le soupir qu'elle avait eu lui revint en tête, ne sachant pas encore pour qu'elle raison elle l'avait fait... Il frotta son nez contre le sien puis se redressa avec un doux sourire aux lèvres. Un bref moment de silence puis il replia sa jambe pour se relever, sa main sur son ventre étant le dernier contact avant de s’éloigner.

Sans attendre sa réponse, il se rendit à la cuisine, elle pouvait très bien le regarder faire tandis qu'il sortait le plateau pour mettre les bouchées dans une assiette ovale, y ajoutant quelques crudités ainsi que deux coupes d'un vin qui lui avait été suggéré pour accompagner les makis. Il approcha une table basse près du sofa pour y déposer le petit repas avant de s'asseoir de nouveau à côté d'elle et lui tendre sa coupe.

- Bon appétit.

- J'ai mis des Makis au frais en revenant du lycée, il y en a assez pour nous deux.

Ses mains se déplacèrent, passant sur sa taille pour rejoindre son ventre. Un frisson incontrôlable parcourut son échine et Yuna eut du mal à rester impassible. Elle avait envie de goûter encore à ses lèvres... Non, elle désirait qu’il l’embrasse, simplement pour éviter de se sentir coupable de l’avoir fait elle-même. La culpabilité de céder, ou celle de le laisser faire : peu importait au final. Tant qu’elle n’était pas claire avec lui, ce que la future maman ne pouvait pas se permettre, ils continueraient à jouer au chat et à la souris. Du moins, jusqu’à ce qu’il y mette un terme.

Eh puis, Zuma taquina le bout de son nez avec le sien, déclenchant un petit rire de son invitée. Elle le remercia intérieurement d’avoir radoucit l’atmosphère ; au fond, ce serait peut-être plus simple avec lui que ça ne l’avait jamais été.

Il quitta le canapé pour rejoindre la cuisine et préparer leur repas. Elle se réinstalla dans une position plus conventionnelle en remettant ses bretelles à leur place, le regard attentif aux gestes de son camarade. Un plateau rempli fut posé sur le table basse et il reprit place à sa droite en lui donnant son verre de vin.

- Bon appétit.
- A toi aussi.

Esquissant un petit sourire, la demoiselle porta le verre à ses lèvres. Ce n’est que lorsque ses lèvres touchèrent le liquide qu’elle se rappela qu’il s’agissait d’alcool, et que sa condition déconseillait fortement ce genre de boisson. Embarrassée, elle fit semblant de boire avant de reposer la coupe et commencer à manger.

- Parle-moi de toi ! Qu’est-ce que tu fais tout seul dans un appart’ ?

Réellement intéressée par la réponse, elle prit une bouchée avant de l’observer, attendant patiemment.

- Parle-moi de toi ! Qu’est-ce que tu fais tout seul dans un appart’ ?

Il n'avait pas quitter son regard depuis l'instant où il lui avait offert sa coupe, il termina sa bouchée, posa son verre. Il se rappela la douceur de ses lèvres au cinéma, leurs invitante humidité quand il les frôla voilà quelques minutes. Sa question l'incitait à jouer sur les mots et il décida d'y aller d'une pointe d'audace.

- Je ne suis pas tout seul...

Il posa la main sur la nuque de son invitée, la caressant du bout des doigts sous ses cheveux longs et s'approcha pour l'embrasser avec délicatesse avant de reprendre sa place, passant la langue sur ses lèvres pour savourer encore un peu le goût. Reprenant la parole pour réellement répondre à sa question.

- Je suis seul à Tokyo car ma famille habite loin d'ici, voyager chaque jour aurait été impensable. Ils m'offre donc cet appartement pour me permettre de suivre les cours à Hikari plutôt que le petit lycée pas très recommandable de la région. Obtenant ainsi une meilleure éducation et une précieuse liberté dans cet appartement trop grand...

Il l'a regardait, ne sachant pas qu'elle serait sa réaction face au baiser. Il ne songeait pas aller plus loin avec elle ce soir mais il sentait bien qu'un lien se formait entre eux. Douce complicité assurément, qui se forgerait encore plus par les moments de danses. De quel nature serait la suite ? Le temps le dirait... rien ne servait de précipiter les choses.

Cette soirée lui avait redonné le sourire qu'il cherchait depuis un moment, pas juste une apparence, un véritable bien être. Elle avait un petit quelque chose qui l'attirait, lui permettant d'être lui-même et non ce que l'on attend de lui.

- Je ne suis pas tout seul...

Elle eut à peine le temps d’avaler ce qu’elle avait en bouche que Zuma passa sa main dans sa nuque, provoquant un frémissement dans toute sa colonne. Un instant plus tard, il s’était assez approché d’elle pour apposer ses lèvres sur les siennes, ce qu’il ne manqua pas de faire de façon irrésistible. Pourtant, Yuna ne bougea pas, incapable de prolonger ce baiser, et encore moins de le repousser. Elle se contenta de subir ce délicieux contact en oubliant tout, ce qui était déjà un effort pour la future maman : elle ne devait pas l’encourager. Sauf qu’au moment où il s’écarta afin de reprendre la parole, la demoiselle dut s’asséner une bonne claque mentale pour ne pas lui sauter dessus...

- Je suis seul à Tokyo car ma famille habite loin d'ici, voyager chaque jour aurait été impensable. Ils m'offrent donc cet appartement pour me permettre de suivre les cours à Hikari plutôt que le petit lycée pas très recommandable de la région. Obtenant ainsi une meilleure éducation et une précieuse liberté dans cet appartement trop grand...

Son regard dans le sien, elle acquiesça en passant une main nerveuse dans ses cheveux ondulés.

- Et... Tu t’en sors ? J’veux dire... C’est pas trop compliqué à gérer ? J’sais pas si j’en serais capable, les responsabilités, tout ça...

Détournant son attention sur l’appartement, elle tenta de chasser ces idées de « responsabilités » de son esprit pour ne pas dire quelque chose qui la mettrait dans l’embarras.

- Enfin tu sembles bien t’en sortir !

Retrouvant le sourire, elle reposa ses yeux sur lui et laissa le silence s’installer un moment. Qu’est-ce qui allait se passer à présent ? Elle espérait trouver la réponse dans ses prunelles, qui d’ailleurs, trop grandes, trahissaient son désir. Saisissant ses baguettes, elle attrapa un maki et le présenta à son camarade qui ne paraissait pas décidé à manger.

- Reprends des forces. Sinon je vais être obligée de te faire du bouche-à-bouche si tu tombes dans les pommes.

- Et... Tu t’en sors ? J’veux dire... C’est pas trop compliqué à gérer ? J’sais pas si j’en serais capable, les responsabilités, tout ça... Enfin tu sembles bien t’en sortir !

- Bah j'ai un montant d'argent par mois et je gère pour manger suffisamment et me permettre des sorties agréable comme celle de ce soir... J'essaie de prendre les bonnes habitudes pour plus tard.

Moment de silence, il avait envie de terminer la soirée sur une bonne note, la regardant d'un air songeur. Elle le tira de ses pensées.

- Reprends des forces. Sinon je vais être obligée de te faire du bouche-à-bouche si tu tombes dans les pommes.

Un sourire ce dessina sur son visage, imaginant cette idée en détail et dit d'un air amusé.

- Hmm... cela pourrait être tentant... tu veux vraiment que je mange ?

Il prit la bouchée offerte et lui en donna une en retour avec ses baguettes. Petit jeu en alternance, discutant de choses et d'autres. Terminant le plateau de makis et ses accompagnements. Il avait bu sa coupe mais celle de Yuna n'avait pas bougé. Il ne posa pas de question à ce propos et lui apporta un jus de fruit, profitant ensuite du reste de la soirée et de chaque instant passé en sa compagnie.

Il se fit tard, les heures avaient passés rapidement et la fatigue les gagnaient tout deux mais il ne pouvait la laisser partir seule dans la nuit. Elle fermait déjà les yeux par moment, le sommeil gagnant sur elle. Il se leva, caressant son visage du bout des doigts puis alla dans la pièce voisine pour en ramener oreiller et couverture qu'il dépose au coin du sofa. Il prit ensuite les mains de Yuna et la fit doucement se lever pour qu'elle le suive.

- Viens...

Elle suivi ses pas, tandis qu'il l'a guidait jusqu'à sa chambre, où il avait déjà préparé le lit mais pour elle. Assoyant sa camarade juste à côté des oreillers, elle n'avait qu'à se glisser sous la couette.

- Installe-toi à ton aise, je vais dormir sur le sofa, il est pas confortable et ne peux te laisser y dormir sans m'en vouloir. Je marcherai avec toi demain matin pour que tu rentres chez toi, nous avons du temps puisque le premier cours est annulé.

Il déposa un baiser sur sa joue et s'éloigna lentement...

Le jeu restait intéressant bien qu’il ait perdu de sa dangerosité. Malgré toutes les allusions, les regards et les petites attentions, Yuna savait qu’elle n’aurait pas à le repousser une fois de plus. Il respectait la distance entre eux, il respectait les règles.

Le reste de la soirée se passa sans prise de tête, ce qui était très agréable. Un moment assez précieux pour celle qui avait tout le mal du monde à ne pas réfléchir ces temps-ci. L’alcool dans son verre ne diminua pas, et son camarade se contenta de lui apporter autre chose sans la questionner. Oui, vraiment agréable. Installée confortablement dans le canapé, la nuit était déjà bien entamée lorsqu’elle se rendit compte de sa fatigue. Ses paupières se fermaient doucement contre sa volonté, et Kazuma interpréta cela comme étant le signal. Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi il se leva et quitta la pièce, mais quand il revint avec de quoi dormir, tout sembla... prendre un sens.

- Viens... dit-il en lui prenant les mains.

Elle se leva à son tour, le suivant gentiment sans mot dire. Elle découvrit alors un couloir menant à la salle de bain ainsi qu’à sa chambre, et il s’arrêta à cette dernière pièce. Le lit avait été fait, son camarade l’incita d’ailleurs à s’y asseoir avant de reprendre la parole.

- Installe-toi à ton aise, je vais dormir sur le sofa, il est pas confortable et ne peux te laisser y dormir sans m'en vouloir. Je marcherai avec toi demain matin pour que tu rentres chez toi, nous avons du temps puisque le premier cours est annulé.

Il déposa un baiser sur sa joue, et reprit le chemin du salon. La demoiselle sauta sur ses pieds et le rattrapa rapidement, se plaçant contre l’encadrement de la porte avant qu’il ne sorte.

- Ecoute, ton lit est bien assez grand pour deux, alors on va faire un marché. Je te laisse dormir avec moi si tu me prêtes ta salle de bain.

Droite et le menton relevé, elle le regardait avec conviction.

- ... Et un T-shirt. J’peux pas dormir dans cette robe.

Ses yeux insistèrent un instant, démontrant bien qu’il ne s’agissait pas vraiment d’une question, puis se retourna pour rejoindre la pièce d’eau. Après un face à face de plusieurs longues secondes avec son reflet, elle se rafraichit et enfila le premier vêtement qui lui tomba sous la main. Elle ébouriffa ses cheveux, essuya le maquillage ayant coulé de ses yeux et retourna à la chambre, un long-T-shirt et son boxer sur elle.

Zuma était sous les couvertures, du côté opposé à la porte. Peut-être s’était-il retourné pour ne pas qu’elle soit gênée : Yuna sourit de cette attention. Elle referma la porte et se glissa sous la couette. Se tournant vers son hôte, elle le fixa quelques instants alors qu’il était dos à elle, et s’approcha de son oreille pour y chuchoter :

- Bonne nuit...

Après avoir déposé un baiser dans son cou, elle remit une distance raisonnable entre eux et s’installa sur le flanc droit, tournée vers lui. Ses yeux se fermèrent, et bien que le drap se froissa, Yuna et Kazuma restèrent sages toute la nuit.